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Pancréatite héréditaire liée aux mutations de PRSS1

Qu’est-ce qu’une pancréatite héréditaire liée aux mutations de PRSS1 ?

Pancréatite chronique d’origine génétique due à des mutations du gène PRSS1 (Protease serine 1) qui code pour le trypsinogène cationique. La transmission est autosomique dominante, la pénétrance est élevée mais incomplète (>80%),. La prévalence est de 6/100 000.

La mutation provoque une altération d’un site d’auto-clivage de la molécule de trypsine. En s’accumulant, celle-ci active la cascade enzymatique pancréatique de façon précoce et inappropriée au niveau des cellules acinaires et provoque ainsi des pancréatites aigues à répétition.

Comment faire le diagnostic?

2 circonstances sont évocatrices : âge jeune de début des symptômes ou une histoire familiale de pancréatite.

Une recherche de mutation du gène PRSS1 est effectuée après recueil du consentement écrit du patient.

Quelle est sa prise en charge spécifique

Il n’existe pas de traitement spécifique de la pancréatite chronique héréditaire, notamment pas de thérapie génique. Les traitements sont avant tout symptomatiques (prise en charge de la douleur) et liés aux complications. Ils doivent dans tous les cas être multidisciplinaires et les dimensions sociales et psychologiques doivent toujours être appréhendées.

Le traitement médical est avant symptomatique et toute la palette des antalgiques des paliers OMS 1, 2 ou 3 doit être utilisée selon les besoins. Il faut cependant être prudent en cas de recours aux morphiniques au long cours (prise chronique> 6 mois). Leur intérêt est alors limité et un réel risque de dépendance et de désocialisation existe (notamment chez les patients adolescents). Toutes les alternatives doivent être alors envisagées : relaxation, hypnose, traitements des douleurs neuropathiques (prégabaline...), antidépresseurs, nutrition entérale exclusive de 4 semaines pendant les phases inflammatoires afin de casser le cycle douloureux, endoscopie, chirurgie, etc. Il est essentiel de :

– prodiguer des conseils hygiéno-diététiques adaptés afin de limiter le risque de poussées : arrêter le tabac, limiter la consommation d’alcool, suivre une alimentation équilibrée limitée en graisses cuites uniquement (fritures...) ;

– réaliser un dépistage annuel du diabète, de l’insuffisance pancréatique exocrine  et d’une cholestase. Le risque de survenue d’un adénocarcinome pancréatique est augmenté chez les patients ayant une pancréatite héréditaire liée aux mutations PRSS1, d’autant plus chez les patients fumeurs. Cela justifie la réalisation d’un dépistage à partir de l’âge de 40 ans par pancréatoIRM annuelle.

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